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RE 2020 :  3 enjeux clés pour les bâtiments, les usagers et l’environnement

Pour atteindre la neutralité carbone à l’horizon de 2050 (engagements pris par la France – loi énergie climat), la lutte contre les émissions de CO2 est un point clé. Or, les émissions de CO2 du secteur du bâtiment représentent près de 25% des émissions totales de CO2 en France.  La nouvelle réglementation environnementale RE 2020 vient remplacer et compléter la réglementation thermique RT 2012. Son périmètre est beaucoup plus vaste pour prendre en compte ces nouveaux enjeux.

Sommaire :

  • 3 enjeux et une révolution pour le secteur du bâtiment
  • Renforcer la performance énergétique des bâtiments en termes de consommation d’énergie et d’utilisation d’énergies décarbonées.
  • Réduire l’impact carbone des bâtiments.
  • Améliorer le confort (en particulier l’été) dans le cadre de conditions climatiques en évolution constante.

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RE2020 : 3 enjeux majeurs et une révolution pour le secteur du bâtiment

La réglementation environnementale RE 2020 est la nouvelle norme applicable pour la construction des bâtiments neufs (résidentiels et tertiaires) à partir de 2022. Elle concerne les maisons individuelles et les logements collectifs, les bureaux et bâtiments d’enseignement, les hôtels, les commerces.

Elle vient remplacer et étendre les exigences de résultats (déjà élevées) de la RT (Réglementation thermique) 2012 en matière de conception bioclimatique des bâtiments, de confort des usagers l’été et de consommation maximale d’énergie.

3 enjeux clés pour les bâtiments neufs :

  • Renforcer la performance énergétique des bâtiments en termes de consommation d’énergie en insistant notamment sur les performances de l’isolation du bâti quel que soit le mode de chauffage.
  • Réduire l’impact carbone des bâtiments (pour l’ensemble de leur cycle de vie depuis la phase de conception du bâtiment, en passant par sa phase d’exploitation et jusqu’à sa fin de vie). Ces exigences vont entrainer des modifications profondes des techniques de construction et des filières industrielles impliquées dans la fabrication des matériaux notamment.
  • Améliorer le confort (en particulier l’été) dans le cadre de conditions climatiques en évolution constante (changement climatique). Le bâtiment devra protéger les usagers face aux épisodes climatiques croissants comme les canicules.

Cette réglementation est l’aboutissement de nombreuses concertations entre tous les acteurs du bâtiment et de l’état. Elle fait également suite aux expérimentations du label E+/C- (plus d’énergie et moins de carbone).

RE2020 : Renforcer la performance énergétique des bâtiments en termes de consommation d’énergie et d’utilisation d’énergies décarbonées

Mieux isoler et moins chauffer

La nouvelle norme vise à renforcer (de 30%) l’indicateur de besoin bioclimatique BbIO. Cet indicateur traduit l’efficacité d’un bâtiment à maintenir une énergie confortable via la qualité de son isolation (limiter ses déperditions thermiques) et via sa conception (capacité à capter l’énergie solaire, orientation, etc.). On vise à renforcer la performance de l’isolation du bâtiment (quel que soit le mode de chauffage utilisé) et la conception bioclimatique. On introduit également la notion de Bbio froid (pour maintenir le bâtiment au frais l’été).

La RT 2012 imposait d’atteindre le label BBC avec une consommation maximale de 50 kWh/m²/an. La RE 2020 impose une production d’énergie supérieure à la consommation, avec une dépense totale maximale de 12 kWh/m²/an. La RE 2020 vise à ne plus se baser sur le BBC mais sur le label BEPOS (bâtiment à énergie positive), afin de réduire nettement le besoin de production de chauffage. La RE2020 distingue aussi les consommations selon leurs origines : renouvelables ou non.

La grande promesse de la RT 2020 est le bâtiment à énergie positive. Le bâtiment doit produire plus d’électricité ou de chaleur qu’il n’en consomme.

Les caractéristiques et les exigences des bâtiments BEPOS (bâtiment à énergie positive) visent à maximiser l’utilisation des sources d’énergie gratuite, décarbonée et renouvelable + réduire au maximum ses consommations.

Pour ce faire on s’appuie sur des solutions techniques nouvelle génération :

  • Accumulation et restitution de chaleur par la toiture
  • Autoproduction électrique : panneaux photovoltaïques, éoliennes, …
  • Chauffage eau chaude sanitaire ECS : ballon thermodynamique haute performance, chauffe eau solaire
  • Chauffage d’ambiance : chaufferies biomasse (bois/granulés, etc.), géothermie, pompes à chaleur individuelles et collectives, électrique performant associé à de la production électrique renouvelable, solaire thermique, réseaux de chaleur
  • Isolation thermique renforcée
  • Ventilation : privilégier le double flux pour récupérer les calories de l’air vicié. Traitement de la qualité de l’air.
  • Éclairage : détection/extinction automatique, utilisation des sources lumineuses naturelles et des sources basse consommation (led)
  • Rafraichissement : volets orientables en fonction de la position du soleil
  • Vitrages nouvelle génération : vitrage chauffant et rafraichissant
  • Récupération des eaux de pluie
  • Limitation des consommations des appareils électroménager
  • Réseaux smartgrid pour orienter les surplus d’énergie produite par les bâtiments vers les besoins géographiquement les plus proches.
  • Domotique : gestion intelligente de l’énergie
  • Prise en compte de l’empreinte carbone sur les éléments de construction.

RE2020 : décarboner les bâtiments

Les phases de construction et de démolition d’un bâtiment représentent jusqu’à 90% de ses émissions de CO2 (source éco-construire du ministère de la transition et de l’écologie).

Aussi, l’objectif de la RE 2020 est de réduire l’impact carbone du bâtiment pour l’ensemble de son cycle de vie :

  • depuis la phase de conception du bâtiment avec le calcul de l’analyse en cycle de vie (ACV), qui additionne les impacts carbone estimés de tous les matériaux et équipements utilisés dans un bâtiment.
  • en passant par sa phase d’exploitation :
    • introduction d’un seuil maximal d’émissions de gaz à effet de serre des consommations d’énergie – 4 kgCO2/m2/an
    • introduction d’un seuil maximal d’énergie primaire non renouvelable, le coefficient de conversion en énergie primaire (CEP) de l’électricité est abaissé de 2,58 à 2,3 pour prendre en compte la montée en puissance des énergies renouvelables dans le mixte énergétique.
  • sa démolition

Pour ce faire, on aura un recours plus fréquents à des modes constructifs plus divers et des matériaux qui émettent peu de gaz à effet de serre (ou qui stockent le carbone) comme le bois ou les matériaux bio-sourcés ou géo-sourcés. De manière générale, on fera appel à une plus grande mixité de matériaux.

Les modes constructifs et les types de bâtiments vont beaucoup changer sur la durée.

RE2020 : Améliorer le confort (en particulier l’été) dans le cadre de conditions climatiques en évolution constante

Désormais, les bâtiments devront être conçus de façon à limiter l’impact des futures vagues de chaleur et canicules liées au changement climatique.

Un indicateur de confort d’été sera calculé dès la conception du bâtiment (s’exprimera en degré.heure (DH)3) :

  • Celui-ci comporte un seuil haut maximal de 1250 DH à ne pas dépasser (correspond à une période de 25 jours durant laquelle le logement serait continument à 30°C le jour et 28°C la nuit)
  • et un seuil bas à 350 DH, à partir duquel des pénalités s’appliqueront.

De plus les solutions de climatisation dites passives (sans énergie) sont encouragées par la réglementation :  brasseurs d’air, puits climatiques, protections solaires, etc.

Enfin, la mesure de la qualité de l’air et du bon fonctionnement de la ventilation est introduite par un contrôle dès la réception des travaux.

RT2020 : Quel surcoût pour la construction ?

Les grands changements en termes d’équipements et de matériaux (intensifiées en fonction des dates jalons sur le temps long) sont :

  • une disparition progressive des bâtiments chauffés exclusivement aux énergies fossiles (comme le gaz très fréquents jusqu’à ce jour).
  • la généralisation des maisons et petits collectifs à ossature bois et à isolation biosourcée.

On « estime » actuellement un surcoût d’environ 10% à 15% en comparaison avec le coût de construction actuel (selon la norme RT 2012) pour les maisons individuelles, selon le ministère.

Ce surcoût est principalement lié aux équipements de production d’énergie renouvelable (chauffe eau solaire, etc.).

Compte tenu du fait que les bâtiments BEPOS vont produire plus qu’ils ne consomment, la rentabilité liée à ce surcoût sera rapidement atteinte.

A suivre ..

FOX3

Résumé
RE 2020 :  3 enjeux clés pour les bâtiments, les usagers et l'environnement
Titre de l'article
RE 2020 :  3 enjeux clés pour les bâtiments, les usagers et l'environnement
Description
Pour atteindre la neutralité carbone à l'horizon de 2050 (engagements pris par la France), la lutte contre les émissions de CO2 est un point clé. En effet, les émissions de gaz à effet de serre du secteur du bâtiment représentent près de 25% des émissions de gaz à effet de serre.  La RE 2020 vient remplacer et compléter la réglementation thermique RT 2012. Son périmètre est beaucoup plus vaste... 3 enjeux principaux et une révolution pour le secteur du bâtiment Renforcer la performance énergétique des bâtiments en termes de consommation d’énergie Réduire l’impact carbone des bâtiments Améliorer le confort (en particulier l’été) dans le cadre de conditions climatiques en évolution constante
Auteur
Foxof
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