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Comment choisir un isolant en prenant en compte tous les paramètres (performance, environnement, pose, etc.) ?

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Sommaire :

  • Introduction
  • Critère de choix n°1 : les contraintes de l’ouvrage
  • Critère de choix n°2 : les propriétés thermiques des matériaux de construction et des isolants
  • Critère de choix n°3 : les propriétés techniques et environnementales des isolants
  • Comparatif des performances thermiques des principaux matériaux isolants
  • Tableau comparatif des isolants selon leurs performances et aspects écologiques
  • Quoi isoler en priorité ?
  • Repères qualitatifs des isolants
  • Respect de la réglementation thermique
  • Repères tarifaires
  • Isolation intérieure, répartie ou extérieure ?
  • Règle de pose de l’isolant
  • Attention : l’humidité réduit les performances d’isolation

Les déperditions thermiques du bâti par conduction

Il existe 3 modes de transmission de la chaleur : la convection, le rayonnement, la conduction. Dans le cas des parois (murs, plafond, sol), c’est le phénomène de conduction thermique qui décrit le transfert de chaleur entre l’intérieur et l’extérieur (le corps le plus chaud – ici le logement – cède de l’énergie au corps le plus froid – ici l’extérieur). La chaleur est « transférée » de l’intérieur à l’extérieur en passant d’un matériau à l’autre par contact. Le rôle de l’isolant est de limiter ce transfert thermique (été comme hiver).

transmission chaleur Les déperditions thermiques du bâti par conduction

Diagramme thermique d’un mur de façade mal isolé

Critère de choix n°1 : les contraintes de l’ouvrage

La technique d’isolation retenue (par l’intérieur, par l’extérieur, répartie), le type de paroi (murs, toitures et combles, planchers), les contraintes de l’ouvrage, et le budget vont déterminer les caractéristiques de l’isolant à choisir.

Ces choix de construction, vont déterminer le conditionnement de l’isolant pour chaque zone (vrac, rouleaux, plaques, panneaux, flocons ou granulats, bottes, matériau de construction, etc.) afin de faciliter sa mise en œuvre et maximiser son efficacité.

En isolation par l’intérieur, il est possible de combiner des isolants de différente nature. Cependant, il convient de s’assurer que la combinaison d’isolant retenue ait toujours une résistance à la diffusion de vapeur d’eau (Sd) décroissante de l’intérieur vers l’extérieur de la paroi. Il ne faut jamais bloquer la vapeur d’eau dans l’ouvrage ou l’isolant lui même.

Critère de choix n°2 : les propriétés thermiques des matériaux de construction et des isolants

λ (W/m.K – Watt par mètre Kelvin) : Conductivité thermique d’un matériau

  • Les matériaux à faible conductivité thermique sont les meilleurs isolants. Cette valeur doit être la plus faible possible. Les meilleurs isolants ont un coefficient λ = 0.007 W/m.K (quand un isolant classique comme la laine de verre ou le polystyrène expansé λ = 0.04 W/m.K).
  • Le flux de chaleur transmis à travers le matériau dépend de sa conductivité thermique, son épaisseur, sa surface et la différence de température entre  l’intérieur et l’extérieur.

R (m².K/W) : Résistance thermique des isolants (s’applique à un matériau seul)

  • Cela correspond au « pouvoir isolant » d’un matériau d’une épaisseur donnée.
  • R = e/λ = épaisseur / conductivité thermique. Un panneau de polystère expansé (λ = 0.032 W/m.K) de 10 cm aura un pouvoir d’isolation de R = 0.1/0.032= 3.12 m².K/W.
  • C’est le chiffre indiqué sur l’emballage des isolants. Plus R est élevé, plus la paroi est performante en termes d’isolation. >> Voir le tableau des valeurs minimales réglementaires (plus bas dans cet article).

U (W/m².K) : coefficient de transmission thermique surfacique (s’applique à une paroi multi-couches)

  • C’est la quantité de chaleur traversant un m2 d’une paroi hétérogène (multi-couches) avec une différence de 1°C entre l’intérieur et l’extérieur.
  • Coefficient qui définit la performance globale de la paroi. Ce coefficient est l’inverse de la résistance thermique (U=1/Rtotale_paroi). Plus U est faible, plus la paroi est isolante.
  • Ce coefficient est essentiel car il permet aux logiciels de calcul de déterminer les déperditions (Watts) réelles d’une pièce. On calcule la résistance thermique de la paroi globale (hétérogène), c’est à dire la somme des résistances de chaque matériau composant la paroi (ex : plaque de plâtre + laine de verre + béton + enduit de surface). Par exemple Rtotal =0.24 m².K/W. Pour une différence de 15°C entre les 2 faces d’un mur (intérieur-extérieur) de 20m² on sait calculer la déperdition. Déperdition (en W) = U (en W/m².K) x S (m²) x Δ (K) = (1/0.24) x 20 x 15 = 1250W. Il faut donc un radiateur (ou un système de chauffage) capable de délivrer cette puissance si la température extérieure est de 5°C et que l’on souhaite chauffer à 20°C.

D (x 10-7 m²/s) : diffusivité thermique d’un matériau isolant

  • Caractérise la capacité d’un matériau à transférer plus ou moins rapidement la chaleur (d’une paroi à l’autre). Elle traduit l’inertie de transmission de la paroi (vitesse de diffusion de la chaleur à l’intérieur du matériau). Le but étant de ralentir la pénétration du flux de chaleur extérieur l’été, et la limitation de la déperdition de chaleur l’hiver. La fibre de bois a la plus faible diffusivité, suivie de la laine de bois, l’OSB, le béton cellulaire. Plus la compression du matériau est élevée (ex : laine de roche à 40kg/m³) plus la diffusivité est réduite.

E (J/m².s.°C) : effusivité thermique spécifique d’un matériau isolant

  • Caractérise la vitesse à laquelle varie la température de surface d’un matériau, c’est à dire la capacité du matériau à échanger de l’énergie plus ou moins rapidement avec son environnement. Elle joue le rôle d’un régulateur de l’ambiance intérieure.
  • L’été, en cas de grandes variations de chaleur, le béton est le matériau (grande effusivité) qui limite le mieux l’entrée de la chaleur. Il joue le rôle « d’éponge thermique » en limitant l’entrée de chaleur le jour et en relâchant la chaleur la nuit.
  • L’hiver, les laines de verre, de chanvre ou de mouton ont une faible effusivité ce qui traduit le fait qu’elles se réchauffent rapidement en surface (ce qui contribue à élever la température des parois et donc à améliorer la température ressentie).

La maîtrise de l’inertie thermique traduit une combinaison des propriétés physiques précédentes.

Critère de choix n°3 : les propriétés techniques et environnementales des isolants

Les propriétés techniques – non thermiques – à prendre en compte sont :

  • comportement général à l’eau (degré d’absorption d’eau, variation de dimension, dégradation des performances, comportement en cas de sur-humidité, …),
  • perméabilité à la vapeur d’eau : coefficient de résistance à la diffusion de la vapeur d’eau (μ), ou facteur de résistance d’une couche de matériaux Sd = μ x d (m),
  • résistance à l’écoulement de l’air (R=Pa.s/m2),
  • masse volumique ρ (en kg/m3) afin de déterminer l’inertie,
  • capacité thermique volumique S (en kJ/m³.°C),
  • incompressibilité,
  • stabilité et maintien des performances dans le temps,
  • efficacité acoustique,
  • comportement au feu,
  • prix et complexité de mise en œuvre.

Les propriétés environnementales des isolants (impacts environnementaux) :

  • énergie de production = énergie grise, transport, bilan carbone,
  • capacité à être recyclé,
  • capacité à être renouvelable,
  • toxicité pour l’environnement et les humains, émissions de gaz, etc.

Indépendamment des performances thermiques, acoustiques et techniques, il convient de s’orienter vers des matériaux ayant le meilleur écobilan possible (naturels, peu consommateur d’énergie dans le processus de leur fabrication-transport, renouvelables).

Comparatif des performances thermiques des principaux matériaux isolants

Comparatif isolants habitation : Les déperditions thermiques du bâti par conduction

Crédit Photos Isolation

L’isolation est la première source de réduction des besoins en énergie d’un bâtiment. Le choix d’un isolant performant et sa pose, selon les règles de l’art, assurent la continuité de l’enveloppe du bâti et l’absence de ponts thermiques. Par le choix du matériau isolant on vise à maximiser le confort et à réduire les consommations d’énergie en adoptant un principe de conception bioclimatique.

La fibre de bois est idéale pour ralentir le flux de chaleur des combles, rampants et parois exposées au sud. Elle est également performante en termes d’isolation acoustique. Forte résistance à la compression. Haute performance isolante, tant en hiver qu’en été. Ouvert à la diffusion de vapeur d’eau. Régulateur hygrométrique. Recyclable, écologique, respecte l’environnement.

panneau fibre bois steico

Crédit Photos Steico

panneau isolant mince sous vide

Crédit Photos Kingspan

Certains panneaux isolants sous vide combinent performances thermiques exceptionnelles (λ = 0,007 W/m·K jusqu’à cinq fois supérieure aux autres matériaux isolants traditionnels) et très faible épaisseur pour les projets où chaque cm d’espace compte. Le panneau isolant est composé d’un noyau micro-poreux intégré dans une gaine mince (capsule) étanche (sous vide). Pose délicate, ne peut pas être percé ni coupé.

Les isolants massifs (terre-paille, chaux-chanvre, …) ont pour principe de répartir le pouvoir isolant sur la totalité de l’épaisseur de la couche isolante. Ce principe est donc complètement différent de celui des murs traditionnels à isolants multi-couches, pour lesquels on va concentrer le pouvoir isolant sur une couche donnée. Leur performance thermique est inférieure à celle des multi-couches et la qualité de la mise en oeuvre des mélanges est déterminante.

isolant massif paille

Crédit Photos – RFCP : Réseau Français de la Construction Paille

isolant massif constructif beton cellulaire

Crédit photos YTONG béton cellulaire isolation répartie

Pour obtenir une vision plus concrète comparative de l’efficacité thermique (uniquement la conductivité) des différents isolants :

  • 1 cm d’isolant sous vide qualitatif (type ISOVIP) représente 6-7 cm de polystyrène expansé (PSE) ou 9-10 cm de laine minérale.
  • Pour un R = 5 m².K/W il faut une épaisseur de 36 mm d’isolant sous vide (source ISOVIP Saint Gobain) ou 50 cm pour un isolant massif (mais constructif) de béton cellulaire !

Tableau comparatif des isolants selon leurs performances et aspects écologiques

Le choix de la structure et de ses isolants doit prendre en compte les objectifs réglementaires de confort thermique été comme hiver, tout en privilégiant les solutions écologiques.

Isolant Synthétique
Isolant
Type Isolant Principaux Avantages Principaux inconvénients
Mousses de polyuréthane (PUR), de polystyrène extrudé (XPS), de polystyrène expansé (PSE), de polyisocyanurate (PIR) Isolant synthétique alvéolaires Bonnes performances thermiques l’hiver (XPS). Pose facile (mur, plafond, toiture plate et inclinée). Produites avec des matières non renouvelables selon des procédés énergivores et destructeur pour l’environnement. Le PSE est recyclable. Libération de gaz toxiques et mortels en cas de combustion (incendie). Performances acoustiques médiocres.
Mousses résolique (ou phénolique PF) Isolant synthétique Très bonnes caractéristiques thermiques et phoniques. Pose facile (mur, sol, plafond, combles) intérieur et extérieur. Gain d’épaisseur = plus de surface nette. Produites avec des matières non renouvelables selon des procédés énergivores. Prix et sensibilité à l’humidité. Possibilité d’impact sur la santé et l’environnement. Inflammable.
Isolants réflecteurs multi-couches (films minces thermo réflectifs, films multi-couches, PMR, …) Isolant synthétique (aluminium, mousses de synthèse) Faible épaisseur. Le côté réfléchissant renvoi le rayonnement (peut être intéressant pour ce mode de chauffage rayonnant). Caractéristiques thermiques variables. Peu efficaces pour limiter les flux thermiques par conduction et convection. Pas d’inertie thermique. Inefficace dans les combles. Rechercher des produits certifiés. A utiliser en complément d’autres isolants. Ne régulent pas l’hygrométrie car imperméables à la vapeur d’eau. Non renouvelables. Non recyclables.
Panneaux isolants sous vide (PIV ou VIP – Vacuum Insulation Panel) Isolant synthétique Théoriquement les panneaux isolants sous vide sont les meilleurs isolants possibles (= le vide est le meilleur isolant pour stopper la chaleur). (λthéorique = 0.004 W/m.K – λposé = 0.008 W/m.K)

R = 6 m².K/W pour seulement 30 mm ! Performances 6 à 8 fois supérieures à une laine minérale ou animale.

Rechercher des produits aux performances certifiés. Complexité de pose (le perçage accidentel lui fait perdre tout son intérêt = sous-vide). Pas de recoupe possible. Gestion de la continuité entre 2 panneaux (pour éviter les ponts thermiques) complexe. Non perméable à la vapeur d’eau. Prix élevé (5 à 10 fois le prix du laine minérale). Non renouvelables. Non recyclables.
Matériaux nano structurés du futur (aérogels,..) Isolant synthétique L’air (ou le gaz utilisé) est piégé dans des nano-cellules (petites bulles d’un milliardième de mètre) pour l’empêcher de bouger et de véhiculer la chaleur.

Au top des performances thermiques et acoustiques (λ = 0.011 W/m.K, soit 4 fois plus performant qu’une laine végétale ou animale).

Perméable à la vapeur d’eau il régule l’hygrométrie sans pourtant stocker plus d’1% de son poids en eau. Non dangereux pour la santé !

Complexité de fabrication entrainant un coût très important à ce jour. Non renouvelables. Non recyclables.
Isolant Minéral
Isolant
Type Isolant Principaux Avantages Principaux inconvénients
Isolants minéraux : laine de roche volcanique (MW), laine de verre (GW), mica, verre cellulaire (CG), perlite, vermiculite, argile expansé, … isolant inorganique MW et GW :

Prix/Performance = bon. Les plus utilisés aujourd’hui.

Bonnes caractéristiques thermiques et acoustiques. Non inflammable. Imputrescible. N’absorbe pas l’humidité.

Bilan écologique raisonnable. Recyclable. 

Irritation possible (peau, voies respiratoires, yeux) lors de la pose.
Isolant Végétal
Isolant
Type Isolant Principaux Avantages Principaux inconvénients
Laines végétales : fibre de bois (WF), laine de bois (WW) isolant écologique + Fibre de bois/laine de bois : Bonnes performances thermiques et acoustiques été comme hiver, à prix raisonnable. Choisir les labels FSC, PEFC (forêts gérées durablement), fiche FDES (A ou A+). Très adapté pour l’isolation intérieure comme extérieure (y compris sarking). Régulateur hygrométrique si pose avec pare vapeur. Recyclable, écologique, respecte l’environnement. + Fibre / laine de bois : attention aux additifs : liant pour assurer la rigidité (polyester, polyuréthane, fibres textiles ou latex) + traitements complémentaires fongicides, insecticides, ignifuge. Pose dans les règles de l’art pour éviter toute stagnation d’humidité.
Laines végétales : fibre de coco, corkcoco, chanvre, liège, coton, lin, paille, roseau, laine d’herbe, … isolant écologique + Fibre de coco : faible énergie grise mais transport (Asie), pas d’ajout chimique nécessaire, sans danger pour la santé et l’environnement. Bonnes performances thermique et excellentes acoustiques. Imputrescible. Régule l’humidité. Durabilité.
+ Liège : bonnes caractéristiques thermiques et acoustiques (dont inertie). Peu inflammable. Imputrescible. Renouvelable, recyclable, peu consommateur d’énergie grise. Très stable dans le temps.+ Coton : bon régulateur de l’hygrométrie de l’air. Recyclable sauf liants non naturels. Prix attractif si recyclé.
+ Chanvre : inflammable et sensible à l’humidité (sauf additifs). Additif polyester pour structurer. Prix +15% / laines minérales.

+ Fibre de coco : prix élevé.

+ Liège : prix élevé.

+ Coton : culture très polluante + transport. Demande un traitement contre les moisissures et insectes. Associé à 15%-20% de polyester.

Cellulose : ouate de cellulose, papier recyclé ou paille. isolant écologique Ouate de cellulose : bonnes caractéristiques thermiques et acoustiques. Apporte une très bonne inertie (déphasage juqu’à 10h). Bon régulateur hygrométrique. Améliore l’étanchéité à l’air de l’enveloppe. Limitation des ponts thermiques (insufflation). Durabilité sans perte d’efficacité. Recyclable. Prix attractif. Traitements complémentaires (antifongique, insecticide, ignifugeant). Quelques contraintes techniques de pose.
Fibre de textiles recyclés (coton, textile synthétique, fibre de verre) recyclable Bonnes caractéristiques thermiques et phoniques (selon la nature des textiles qui la compose). Textiles synthétiques et liants obligatoires pour obtenir la structure laineuse (polyamide, polyester, acrylique) + traitements complémentaires (antifongique, insecticide, ignifugeant)

La fibre de bois est un des matériaux les plus efficaces pour lutter contre la pénétration de la chaleur l’été. En effet, le bois a une grande capacité à accumuler la chaleur (inertie) donc à retarder sa pénétration (déphasage de 12h dans les combles par exemple). Il est également très performant l’hiver pour conserver la chaleur à l’intérieur. Les isolants en fibre de bois régulent l’hygrométrie du logement car les fibres sont perméables à la vapeur d’eau.

Isolant Animal
Isolant
Type Isolant Principaux Avantages Principaux inconvénients
Laines animales : laine de mouton, plumes de canards, … isolant (pseudo) écologique + Laine de mouton : bonnes caractéristiques thermiques. Biodégradable, recyclable. bonne régulation de l’hygrométrie ambiante.

+ Plumes de canards : bonnes caractéristiques thermiques et acoustiques. Bonne régulation de l’hygrométrie ambiante. Recyclable. Prix abordable.

Attention aux traitements nécessaires (contre les mites, ignifugation, moisissures). Prix assez élevé. Transport (origine de la laine ?).

+ Plumes de canards : sensibles au feu.

Isolant
Type Isolant Principaux Avantages Principaux inconvénients
Isolants massifs (paille-terre, bétons et mortiers chaux-chanvre) isolant massif recyclable Très bonne régulation de l’hygrométrie ambiante mais ne pas placer en pièces humides. Très bonne isolation phonique. Bon marché. Plus faibles performances thermiques que les isolants traditionnels, d’où de grosses épaisseurs.
Isolant constructif (brique mono murs, béton cellulaire, terre cuite, pierre ponce, etc.)
construction + Béton cellulaire : peut éviter d’ajouter un complément d’isolation si l’épaisseur des blocs est importante (> 40 cm). Très bonne inertie thermique pour éviter la pénétration de chaleur l’été (déphasage jusqu’à 13h) et les déperditions l’hiver. Bonne isolation acoustique. Bonne régulation hygrométrique. Ne nécessite pas de traitements chimiques (rongeurs, insectes).  Ininflammable. Recyclable. Prix attractif sans isolation complémentaire. + Béton cellulaire : énergie grise importante. Conductivité thermique moyenne de λ = 0.1 W/m.K (compensée par l’épaisseur du bloc).

Quoi isoler en priorité ?

Les pièces dont au moins une paroi est en contact avec l’extérieur. Les pièces non chauffées (garage, cave, buanderie, etc.) en cas d’occupation régulière. Les déperditions thermiques dans un logement non isolé indiquent les priorités à appliquer : toiture (25% à 30%), murs (20% à 25%), air renouvelé et fuites (20% à 25%), vitres (10% à 15%), sol (7% à 10%), ponts thermiques (5 à 10%). Source ADEME.

Dans le cadre d’une rénovation, il est illusoire de croire que la sur-isolation d’une paroi, compensera l’absence ou les imperfections d’isolation d’une autre. Le traitement des ponts thermiques étant essentiel en matière d’isolation, chaque paroi en contact avec zone non chauffée doit être traitée.

Diagnostic de l’existant

Il existe 2 moyens de connaitre la performance existante d’un logement en termes de déperditions thermiques (donc de performance d’isolation) :

  • Le DPE (Diagnostic de Performance Energétique). Ce document obligatoire lors d’une vente immobilière est basé sur un calcul qui prend en compte l’historique des consommations précédentes (factures et habitudes de vie des usagers).
  • L’audit thermique est réalisé par un bureau d’étude. Il s’agit d’une étude réelle, réalisée sur site, qui détermine les déperditions thermiques, les ponts thermiques localisés, etc.

Repères qualitatifs des isolants

Certifications en laboratoire des isolants

Chaque marque d’isolant thermique propose différentes gammes et donc différentes performances.

Pour choisir l’isolant adapté, choisissez un produit dont les valeurs sont certifiées (et non déclaratives !) par un organisme indépendant et qui respecte les valeurs minimales de la réglementation thermique en vigueur.

certification isolants

Les labels et éléments de certification :

  • Logo ACERMI : Association pour la CERtification des Matériaux Isolants (performances déclarées garanties)
  • Logo CSTB : Centre Scientifique et Technique du Bâtiment.
  • Marquage CE (conformité à la directive européenne des produits de construction + font l’objet d’une Déclaration de Performance (DoP) selon le règlement des produits de construction).
  • Marquage NF pour les matériaux de construction (brique monomur) et NF environnement.
  • Les labels écologiques (matériaux naturels et qui nécessitent peu de ressources dans leur production – énergie grise -) : FSC, PEFC, BLUE ANGEL, etc.
  • Impact écologique : consulter les Fiches de Déclarations Environnementales et Sanitaires (FDE&S) via l’INIES.

Si l’isolant n’entre pas dans le cadre d’une certification existante (par son caractère innovant par exemple), il peut faire l’objet d’un DTU (document technique unifié) ou au moins d’un avis technique du CSTB.

Résistance thermique de l’isolant et respect de la réglementation thermique

A la suite d’un DPE (diagnostic de performance énergétique) des recommandations concernant l’isolation peuvent être formulées. Afin de bien choisir les matériaux d’isolation (selon leurs performances) il est important de se référencer à la réglementation thermique en vigueur (RT).

Les réglementations thermiques en vigueur pour les travaux dans les bâtiments existants fixent les performances minimales de l’isolation au travers du R coefficient de résistance thermique de l’isolant. Lorsque des travaux d’isolation sont réalisés dans un bâtiment existant, les exigences de performance minimales en termes d’isolation sont :

  • R (m².K/W) ≥ 6 pour les combles de toitures ou rampants des toitures
  • R ≥ 7 pour les planchers des combles perdus
  • R ≥ 3 pour les planchers bas (sur sous-sol, sur vide sanitaire ou sur passage ouvert)
  • R ≥ 4,5 pour les toitures terrasses
  • R ≥ 4 pour les murs (extérieurs et intérieurs en façade ou pignon)

Dans la construction neuve, la réglementation thermique en vigueur les valeurs minimales de performance :

  • R (m².K/W) ≥ 8 pour la Toiture (rampants et plafond des combles)
  • R ≥ 4 pour les murs de façade ou en pignon
  • R ≥ 4 pour les planchers bas.

Ces performances sont très exigeantes et impliquent des épaisseurs d’isolants importantes (parfois 30cm) qui sont inenvisageables en rénovation (à l’exception d’une isolation par l’extérieur).

Repères tarifaires relatifs aux isolants

Les travaux d’isolation des parois opaques permettent, sous condition, de bénéficier de crédits d’impôts ou aides financières en rénovation (CITE, Eco-PTZ, TVA 5.5%, CEE…). Se renseigner auprès : centre des impôts, anah, ademe.

Isolation des planchers :

  • Exemple : R=4.2 m².K/W : isolation par 17 cm de ouate de cellulose de résistance thermique λ = 0.040W/m.K. Budget matière : 60€HT/m2
  • Exemple : R=0.75 m².K/W : isolation thermique et phonique sous chape ou dalle massive par 3 cm de panneau de fibre de bois de résistance thermique λ = 0.038W/m.K. Budget matière : 6€HT/m2

Isolation des murs :

  • Exemple : R=7 m².K/W : isolation par 37 cm de bottes de paille (enduit terre). Budget matière : 10€HT/m2
  • Exemple : R=3.85 m².K/W : isolation par 14 cm de panneau en verre cellulaire. Budget matière : 10€HT/m2
  • Exemple : R=5 m².K/W : isolation par 20 cm de panneau mixte chanvre+lin+cotin. Budget matière : 25€HT/m2
  • Exemple : R=4 m².K/W : isolation par 3.6 cm de panneau isolant sous vide ISOVER. Budget matière : 200€HT/m2
  • Exemple : isolation phonique des cloisons avec des panneaux de 4 cm en corkcoco (liège + fibre de coco). Budget matière : 30€HT/m2

Isolation par l’extérieur :

  • Tarifs moyen : 100€HT/m2

Isolation intérieure, répartie ou extérieure ?

A performance d’isolant comparable, l’isolation par l’extérieur présente plusieurs avantages en comparaison de l’isolation par l’intérieur :

  • Le traitement des ponts thermiques (changements de plans ou de parois, jonctions, éléments de structure) est plus efficace, ce qui limite les déperditions.
  • Le risque de condensation interne de l’isolant est limité. Le revêtement extérieur de l’isolant doit être perméable à la vapeur et étanche au ruissellement d’eau. L’humidité pénètre moins à l’intérieur du mur.
  • Améliore l’inertie thermique (ou sa capacité à accumuler de la chaleur).
  • Ne réduit pas la surface habitable.
  • Ces avantages sont également valables pour l’isolation thermique du toit par l’extérieur (ITTE) – technique dite du sarking.

L’isolant est recouvert d’un enduit ou d’un bardage qui protège l’isolant mais doit rester « respirant » afin que l’humidité puisse passer de l’intérieur vers l’extérieur.

L’isolation répartie consiste à utiliser des matériaux de construction de la structure qui sont à la fois porteurs et isolants. C’est le cas du béton cellulaire ou de la terre cuite. Un complément d’isolation est en général apporté par l’intérieur ou par l’extérieur, si les blocs constructifs ont une épaisseur inférieure à 30 cm.

Règles de pose de l’isolation

La pose des isolants choisis doit être réalisée selon les règles de l’art de la profession. En effet, les éléments d’isolation (et les pare-vapeurs) doivent être parfaitement jointifs entre eux afin d’éviter les fuites d’air chaud (étanchéité à l’air).  Les trous pour passages de gaines et câbles doivent être rebouchés avec précision car ils représentent jusqu’à 38% des défauts d’étanchéité. La pose d’un pare vapeur adapté est donc un point essentiel qui contribue à la fois à l’étanchéité à l’air et à la régulation de la vapeur d’eau (pour éviter la condensation). Choisir de préférence un artisan RGE Qualibat (Reconnu Garant de l’Environnement).

Attention : l’humidité réduit les performances d’isolation

C’est pourquoi, il est indispensable d’évacuer l’excédent d’humidité produit par l’habitation, à l’aide d’une ventilation performante (si possible permanente).

La maîtrise du transfert de la vapeur d’eau à travers les parois est un élément primordial dans un projet d’isolation par l’intérieur. Aussi, les couches successives des matériaux constituant la paroi, doivent être de plus en plus perméables à la vapeur d’eau à mesure qu’on se rapproche de l’extérieur de la paroi.

La pose d’un pare vapeur ou d’un frein-vapeur (côté intérieur chauffé juste avant le parement de finition) limite les risques de condensation à l’intérieur de la paroi. Le pare vapeur bloque l’entrée de la vapeur dans les parois. Le frein vapeur permet de réguler le transfert de chaleur (en faisant chuter la pression) tout en laissant respirer la paroi (murs « perspirants »). Il existe aussi des membranes « intelligentes » qui sont plus ou moins perméables en fonction du taux d’humidité ambiant.  Cet élément complémentaire ne dispense pas d’une ventilation performante et permanente pour évacuer l’humidité contenue dans l’air (respiration, cuisine, douche, etc.). Plus la valeur Sd est élevée, moins le produit laisse passer de vapeur d’eau.

Côté extérieur, afin d’interdire la pénétration des eaux de pluies des façades exposées, un enduit imperméable au ruissellement (ou tout matériau équivalent) est indispensable.

L’humidité abaisse de façon importante la performance du matériau isolant (l’eau est conductrice thermiquement parlant). Il convient donc de supprimer les sources d’humidité anormales (fuites d’étanchéité, infiltrations) pour maintenir de bonnes performances d’isolation.

Pendant l’hiver il fait plus chaud et humide à l’intérieur qu’à l’extérieur. La vapeur d’eau humide tend à s’échapper vers l’extérieur. Si elle rencontre des éléments froids (du fait des ponts thermiques dans la paroi), elle a tendance à se condenser (passer à l’état liquide) ce qui – au fil du temps – provoquera des moisissures (en surface et/ou à l’intérieur).

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Résumé
Choisir un isolant en prenant en compte tous les paramètres (performance, environnement, pose, etc.)
Titre de l'article
Choisir un isolant en prenant en compte tous les paramètres (performance, environnement, pose, etc.)
Description
Principe des déperditions thermiques. R (m².K/W) : coefficient de résistance thermique des isolants dans le respect de la réglementation thermique. Critères de choix et tarifs des isolants pour l’habitation résidentielle. L'humidité qui réduit les performances d'isolation. Isolation intérieure ou extérieure ?
Auteur
Foxof
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